C'est le plus "exotique" et fantaisiste de mes arrères-grands-pères. Il est né en 1847 à Larnaca (Chypre) dans une famille établie sur l'île depuis la fin des années 1700, après avoir commercé à Constantinople, entre autres dans les bijoux, pendant au moins 2 générations. La famille Lapierre s'est toujours considérée comme Française alors qu'aussi loin que remontent nos recherches (1720 pour la plus ancienne naissance répertoriée dans le Piémont Italien), aucun de ses membres n'est né ou n'a vécu en France.
Georges grandit à Kontea (ou la Contée), village situé au nord de Larnaca, actuellement dans la zone occupée par les Turcs. Son père, ses oncles, ses frères sont à la tête d'un immense domaine agricole. Il a même fallu créer de toutes pièces un village avec église et école pour héberger la nombreuse main d'oeuvre nécessaire à l'exploitation de cette propriété.
Georges aurait pu se contenter d'être rentier ; mais il est un flambeur et un joueur ; il n'est pas fait pour s'occuper du domaine ! Sans doute est-il aussi beau parleur et séducteur car il rencontre et enlève Antoinette Fenech, une jeune Maltaise de La Valette qui faisait son noviciat dans un couvent voisin à Larnaca. Ensemble, ils quittent Chypre, fuyant le scandale que l'on peut aisément imaginer.
Nous n'avons pas trouvé trace du mariage ni à Chypre où le couple est revenu un temps s'établir et où sont nés plusieurs enfants, ni en Egypte où sont nés d'autres enfants, ni nulle part ailleurs dans aucune des grandes villes autour de la Méditerranée où se trouvaient des consulats de France susceptibles d'enregistrer ce mariage. Alors, pas de mariage du tout ? Tout est possible avec Georges...
Georges et Antoinette ont eu 7 enfants et une vie aventureuse et certainement financièrement difficile. Georges a été poursuivi par de nombreux créanciers de jeu et contraint d'abandonner sa part sur Kontea, la famille ayant largement et suffisamment contribué au règlement de ses dettes.
Le couple et ses enfants s'installent quelques années à Bordeaux où Georges est déclaré comme représentant de commerce. Il mourra dans cette ville en 1905, sans que sa veuve n'ait eu les moyens de l'y faire enterrer ; il repose donc dans une fosse commune. Antoinette et les enfants seront rapatriés à Chypre par la famille Lapierre, après avoir (sur)vécu de petits travaux de broderie pour un grand magasin bordelais.
Un de leurs fils, Ernest épousera Nadia Saridaki, fille d'Alphonse (voir article)
Inscription at Kontea, 1797: Behold spectacular, delightful and fertile land, full of many charms. Abundant, sweet stream flows through channels into fresh fields and meadows. Graceful and gentle breezes breathe over common and pleasant land named Contea. Flourishing with plants, gardens, woods, trees, none of which grew there previously, but now embellishing and arranged to bring beauty and wonder due to Papachrysanthou President Tamassos. Year 1797 April.